img Le mort vivant  /  Chapter 10 GéDéON FORSYTH ET LE GRAND ERARD | 62.50%
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Chapter 10 GéDéON FORSYTH ET LE GRAND ERARD

Word Count: 3547    |    Released on: 06/12/2017

ui a entièrement disparu de la surface du globe. Ce que deviennent les livres, une semaine ou deux après leur publication, où ils vont, à quel usage on les emploie: ce sont l

t actuel de ce troisième exemplaire, vous allez évidemment supposer que Gédéon a beaucoup admiré le roman d'E. H. B. Et, je puis vous le dire, vous ne vous tromperez pas dans cette supposition. Gédéon, aujourd'hui encore, continue à admirer le Mystère de l'Omnibus: il l'admire et il l'aime, avec une tendresse toute paternelle, car c'est lui-même qui en est l'auteur. Il l'a signé des initiales de son oncle, M. Edouard Hugues Bloomfield; mais

n qui allait le conduire à Hampton-Court. Mais, le croira-t-on? la vue de son ?uvre ne provoqua chez lui qu'un sourire dédaigneux. ?Quelle vaine ambition de paresseux, se dit-il, que celle d'un faiseur de livres!? Il eut honte de s'être abaissé jusqu'à la pratique d'un art aussi enfantin. Tout entie

il projetait des améliorations aux maisons qu'il voyait; à l'une, il ajoutait une écurie; à l'autre, un jeu de tennis; il s'imaginait le charmant aspect qu'aurait une troisième, lorsque, en face d'elle, sur la rivière, il se serait fait construire un pavillon de bois. ?Et quand je pe

ux yeux de Mlle Hazeltine. L'avocat, au sortir de John Street, avait conduit la jeune fille dans la maison de son oncle, M. Bloomfield;

u Pall Mall, pour les dénoncer! Quoi! Vous dites que non? Pardon, monsieur, il faut qu'ils soient dénoncés! C'est un devoir public... Comment? Vous dites que cet oncle est

et de Mme Bloomfield, avait quitté Londres à bord du yacht familial. Et Gédéon, comme l'on pense, aurait bien aimé être du voyage: mais son oncle n'avait pas cru devoir lui accorder cette faveur. ?Non, Gid! lui avait-il dit. On va évidemment te filer; il ne faut pas qu'on te voie avec nous!? Et le jeune homme n'avait pas osé contester cette étrange illusion; car il craignait que son oncle ne se relachat de son beau zèle pour la protectio

ue le train l'emportait à Hampton Court, c'étaient elles encore qui formaient la base fondamentale de ses viriles rêveries. Et quand il descendit du train et commen?a à se recuei

vait s'être trompé en lui donnant l'adresse. ?Que doit faire, en pareille circonstance, un homme pratique, avisé, et ayant l'habitude des affaires?? se demanda Gédéon. Et il se répondit aussit?t: ?Télégraphier une dépêche brève et nette!? Dix minutes après, nos fils télégraphiques nationaux transmettaient à Londres l'importante missive qu

léchir à son aise. Il franchit le corridor, mit sa clef dans la serrure, et ouvrit la porte, déjà rasséréné. La chambre était toute noire, car la nuit était venue. Mais Gédéon connaissait sa chambre, il savait où se trouvaient les allumettes, dans le coin droit, sur la cheminée. Et il s'avan?a résolument, et, ce faisant, il se cogna contre un corps lourd, à un endroit où aucun corps de ce genre n'aurait d? exister. Il n'y avait rien dans cet endroit, quand Gédé

onne! songea Gédéon;

s allumettes dans la poche d

jusqu'au bout, et puis, de nouveau, les ténèbres se refermèrent autour de son ahurissement. Alors, d'une main tremblante, il alluma sa lampe, et s'approcha. De près ou de loin, le d

o, s'obstina rageusement dans ses tentatives pour rompre le silence, tant?t au moyen de brillants arpèges, tant?t au moyen d'une sonate de Beethoven, que jadis (dans des temps plus heureux) il avait connu

at se redress

tout haut, et personne ne le sait que moi! La pir

Aussit?t, il tira sa montre, et l'appliqua à son

est pis encore, je suis fou! Ma r

t aper?ut notamment le fauteuil dans lequel M. Dickson s'était

j'ai faim; ce sera sans doute encore une hallucination! Mais, tout de même, je vais faire l'expérience. Je vais m'offrir encore

mal. Allait-il assommer un gar?on? ou vouloir manger son verre? Et c'est ainsi qu'il se dirigea en courant vers le Café R

t? En pareille circonstance, qu'aurait fait Robert Skill?? Ce Robert Skill était, ai-je besoin de vous le dire? le principal héros du Mystère de l'Omnibus. Gédéon avait incarné en lui son idéal d'intelligence subtile et de ferme décision. Aussi ne pouvait-il pas douter que Robert Skill, dans une circonstance pareille à celle où il se trouvait lui-même, aurait certainement agi de la fa?on la plus sage et la m

no e?t gardé son incompréhensible silence, ou qu'il lui e?t répondu par tous les fracas des trompettes du jugement dernier, il sentait que sa frayeur n'aurait pu que s'en accro?tre. ?Ce doit être une farce qu'on m'aura faite! songea-t-il, encore qu'elle me semble bien labo

à savoir, la pagode de cigares que Michel avait construite sur le piano. ?Qu'est-ce que cela?? se demanda Gédéon. Et, s'ap

d cette clef! poursuivit-il. Evidemment, ces deux farceurs auront voulu que je regarde à l'intérieur du piano! Et

tive, dans quels ab?mes de désespoir Gédéon passa la nuit q

va, et, misérablement, regarda des fenêtres closes, une rue déserte, la lutte du gris de l'aube avec le jaune des becs de gaz. Il y a des matinées où la ville

mis à fournir caution: c'était là une ligne de conduite possible, facile, et même, en fin de compte, assez s?re; mais, à bien y réfléchir, elle ne laissait pas d'avoir ses inconvénients. Agir ainsi, n'était-ce pas révéler au monde toute une série de détails sur Gédéon lui-même qui n'avaient rien à gagner à être révélés? Car, enfin, un enfant se serait méfié de l'histoire des deux aventuriers, et lui, Gédéon, tout de suite il l'avait avalée. Le plus misérable avocaillon aurait refusé d'écouter des clients qui se présentaie

t Robert Skill: que peut faire un homme d'honneur pour se débarrasser d'un cadavre honorablement acquis? Aller le déposer au coin de la rue voisine? c'était soulever dans le c?ur des passants une curiosité désastreuse. Le jeter dans une des cheminées de la ville? toute sorte d'obstacles matériels rendaient une telle entreprise presque impraticable. Lancer le corps par la portière d'un wagon, ou bien du haut de l'impériale d'un omnibus:

-le ravissant quintette des mandarins, une vigoureuse entrée des batteries, etc., etc.,? d'un seul coup, le personnage complet de Jimson, avec sa musique, se dressa en pied dans l'esprit de Gédéon. Quoi de plus naturel, quoi de plus acceptable, que l'arrivée soudaine de Jimson dans un tranquille village des bords de l'eau, en compagnie d'un grand piano à queue et de la partition inachevée d'Orange Pekoe? La disparition du susdit ma?stro, quelques jours plus tard,

marche comme ?a! s'écria Gédéon.

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