Simon by George Sand
Simon by George Sand
A quelque distance du chef-lieu de préfecture, dans un beau vallon de la Marche, on remarque, au-dessus d'un village nommé Fougères, un vieux chateau plus recommandable par l'ancienneté et la solidité de sa construction que par sa forme ou son étendue. Il parait avoir été fortifié. Sa position sur la pointe d'une colline assez escarpée à l'ouest, et les ruines d'un petit fort posé vis-à-vis sur une autre colline, semblent l'attester.
En 1820, on voyait encore plusieurs bastions et de larges pans de murailles former une dentelure imposante autour du chateau; mais ces débris encombrant les cours de la ferme, les propriétaires en vendaient chaque année les matériaux, et même les donnaient à ceux des habitants qui voulaient bien prendre la peine de les emporter. Ces propriétaires étaient de riches fermiers qui habitaient une maison blanche à un étage et couverte en tuiles, à deux portées de fusil du chateau. Quelques portions de batiment, qui avaient été les communs et les écuries du chatelain, servaient désormais d'étables pour les troupeaux et de logement pour les gar?ons de ferme. Quant aux vastes salles du manoir féodal, elles étaient vides, délabrées, et seulement bien munies de portes et de fenêtres, car elles servaient de greniers à blé. Ce n'est pas que le pays produise beaucoup de grains; mais les cultivateurs qui avaient acheté les terres de Fougères comme biens nationaux, avaient amassé une assez belle fortune en s'approvisionnant, dans le Berry, de céréales qu'ils entassaient dans leur chateau, et revendaient dans leur province à un plus haut prix. C'est une spéculation dont le peuple se trouverait bien, si le spéculateur consentait à subir avec lui le déficit des mauvaises années. Mais alors, au contraire, sous prétexte du grand dommage que les rats et les charan?ons ont fait dans les greniers, il porte ses denrées à un taux exorbitant, et s'engraisse des derniers deniers que le pauvre se laisse arracher au temps de la disette.
Les frères Mathieu, propriétaires de Fougères, avaient, à tort ou à raison, encouru ce reproche de rapacité; il est certain qu'on entendit avec joie, dans le hameau, circuler la nouvelle suivante:
Le comte de Fougères, émigré, que le retour des Bourbons n'avait pas encore ramené en France, écrivait d'Italie à M. Parquet, ancien procureur, maintenant avoué au chef-lieu du département, pour lui annoncer qu'ayant relevé sa fortune par des spéculations commerciales, il désirait revenir dans sa patrie et reprendre possession du domaine de ses pères. Il chargeait donc M. Parquet d'entrer en négociation avec les acquéreurs du chateau et de ses dépendances, non sans lui recommander de bien cacher de quelle part venaient ces propositions.
Pourtant le comte de Fougères, las de la profession de négociant qu'il exer?ait depuis vingt ans au delà des Alpes, et voyant la possibilité de reprendre ses honneurs et ses titres en France, ne put s'empêcher d'écrire son espoir et son impatience à ses parents et à ses alliés, lesquels, pour leur part, ne purent s'empêcher de dire tout haut que la noblesse n'était pas tout à fait écrasée par la révolution, et que bient?t peut-être on verrait les armoiries de la famille refleurir au tympan des portes du chateau de Fougères.
Pourquoi la population re?ut-elle cette nouvelle avec plaisir? La famille de Fougères n'avait laissé dans le pays que le souvenir de d?ners fort honorables et d'une politesse exquise. Cela s'appelait des bienfaits, parce qu'une quantité de marmitons, de braconniers et de filles de basse-cour avaient trouvé leur compte à servir dans cette maison. Le bonheur des riches est inappréciable, puisqu'on se contentant de manger leurs revenus de quelque fa?on que ce soit, ils répandent l'abondance autour d'eux. Le pauvre les bénit, pourvu qu'il lui soit accordé de gagner, au prix de ses sueurs, un mince salaire. Le bourgeois les salue et les honore, pour peu qu'il en obtienne une marque de protection. Leurs égaux les soutiennent de leur crédit et de leur influence, pourvu qu'ils fassent un bon usage de leur argent, c'est-à-dire pourvu qu'ils ne soient ni trop économes ni trop généreux. Ces habitudes contractées depuis le commencement de la société n'avaient pas tendu à s'affaiblir sous l'empire. La restauration venait leur donner un nouveau sacre en rendant ou accordant à l'aristocratie des titres et des privilèges tacites, dont tout le monde feignait de ne point accepter l'injustice et le ridicule, et que tout le monde recherchait, respectait ou enviait. Il en est, il en sera encore longtemps ainsi. Le système monarchique ne tend pas à ennoblir le c?ur de l'homme.
Quelques vieux paysans patriotes déclamèrent un peu contre les bastions qu'on allait reconstruire, contre les meurtrières du haut desquelles on allait assommer le pauvre peuple. Mais on n'y crut pas. La seule logique que connaisse bien le paysan, c'est le sentiment de sa force. On ne s'effraya donc pas du retour des anciens ma?tres: on en plaisanta un peu, on le désira encore davantage. Les fermiers enrichis sont de mauvais seigneurs pour la plupart; l'économie, qui faisait leur vertu dans le travail, devient leur grand vice dans la jouissance. Le journalier les trouve rudes et parcimonieux; il aime mieux avoir affaire à ces hommes aux mains blanches qui ne savent pas au juste combien pèse le soc d'une charrue au bras d'un rustre, et qui payent selon les convenances plus que selon le tarif.
Et puis le maire, l'adjoint, le percepteur, le curé et toutes les autorités civiles et religieuses du canton, tressaillaient d'aise à l'idée de ces estimables d?ners qui leur revenaient de droit si la noble famille recouvrait son héritage. On a beau dire, les fonctionnaires ont un grand crédit sur l'esprit du peuple. Ils proclament, ils placardent, ils emprisonnent et ils délivrent, ils protègent et ils nuisent. Jamais des hommes qui ont à leur disposition les pancartes imprimées, les ménétriers, les gendarmes, les clefs de l'h?pital et les listes de dénonciation, ne seront des personnages indifférents. Ils pourront se passer du suffrage de leurs administrés, et leurs administrés ne pourront se dispenser de leur complaire. Quand donc le curé, le maire, les adjoints, le percepteur, le juge de paix, et tutti quanti, eurent décidé que le retour de la famille de Fougères était un bonheur inappréciable pour la commune, les vieilles femmes dirent des prières pour qu'il pl?t au ciel de la ramener bien vite; la jeunesse du village se réjouit à l'idée des fêtes champêtres qui auraient lieu pour célébrer son installation, et les journaliers tinrent une espèce de conseil dans lequel il fut résolu qu'on demanderait au nouveau seigneur l'augmentation d'un sou par jour dans le salaire du travail agricole.
M. de Fougères, qui, en recevant de son avoué M. Parquet la promesse d'un succès, s'était rendu à Paris afin d'être plus à portée de négocier son affaire, fut informé de ces détails, et re?ut même une lettre écrite par le garde-champêtre de Fougères, et revêtue, en guise de signatures, d'une vingtaine de croix, par laquelle ou le suppliait d'accéder à cette demande d'augmentation dans le salaire des journées. On ajoutait que la commune faisait des v?ux pour la réussite des négociations de M. Parquet, et on espérait qu'en fin de cause, pour peu que les frères Mathieu montrassent de l'obstination, sa majesté le Roi Dix-huit ferait finir ces difficultés et lacherait un ordre de mettre dehors les spogliateurs de la famille de M. le comte.
M. de Fougères avait trop bien appris la vie réelle durant son exil pour ne pas savoir que les affaires ne se faisaient pas ainsi; mais, en véritable négociant qu'il était, il comprit le parti qu'il pouvait tirer des dispositions de ses ex-vassaux. Il chargea ses émissaires de promettre une augmentation de deux sous par jour aux journaliers; et dès lors ce qu'il avait prévu arriva. Il n'y eut sorte de vexations sourdes et perfides dont les frères Mathieu ne fussent accablés. On arrachait l'épine qui bordait leurs prés, afin que toutes les brebis du pays pussent, en passant, manger et coucher l'herbe; et si un des agneaux de la ferme Mathieu venait, par la négligence du berger, à tondre la largeur de sa langue chez le voisin, on le mettait en fourrière, et le garde-champêtre, qui était à la tête de la conspiration pour cause de vengeance particulière, dressait procès-verbal et constatait un délit tel que quinze vaches n'eussent pu le faire. D'autres fois on habituait les oies de toute la commune à chercher pature jusque dans le jardin des Mathieu; et si une de leurs poules s'avisait de voler sur le chaume d'un toit, on lui tordait le cou sans pitié, sous prétexte qu'elle avait cherché à dégrader la maison. On poussa la dérision jusqu'à empoisonner leurs chiens, sous prétexte qu'ils avaient eu l'intention de mordre les enfants du village.
Mais l'artifice tourna contre son auteur; les frères Mathieu comprirent bient?t de quoi il s'agissait. Paysans eux-mêmes, et paysans marchois, qui plus est, ils savaient les ruses de la guerre. Ils commencèrent par lacher pied, et, quittant leur habitation de Fougères, ils s'allèrent fixer dans une autre propriété qu'ils avaient près de la ville. De cette manière, les vexations eurent moins d'ardeur, ne tombant plus directement sur les objets d'animadversion qu'on voulait expulser. Les paysans continuèrent à faire un peu de pillage, dans un pur esprit de rapine, ayant pris go?t à la chose. Mais les Mathieu se soucièrent médiocrement d'un déficit momentané dans leurs revenus; ce déficit d?t-il durer deux ou trois ans, ils se promirent de le faire payer cher à M. le comte, et se réjouirent de voir les habitants de Fougères contracter des habitudes de filouterie qu'il ne leur serait pas facile désormais de perdre et dont leur nouveau seigneur serait la première victime.
Les négociations durèrent quatre ans, et M. de Fougères dut s'estimer heureux de payer sa terre cent mille francs au-dessus de sa valeur. L'avoué Parquet lui écrivit: ?Hatez-vous de les prendre au mot, car, si vous tardez un peu, ils en demanderont le double.? Le comte se soumit, et le contrat fut rédigé.
An astonishingly modern novel, George Sand’s Valvèdre questions traditional Romantic representations of women and exposes the disastrous consequences such notions of femininity have for both male and female characters at a time when divorce was illegal. This first English translation by Françoise Massardier-Kenney shows Sand’s control of style and her understanding of the major tensions of early modern France: the role of women in society, the nature of motherhood, the relations between science and art, and the nature of prejudice.
Francia; Un bienfait n'est jamais perdu by George Sand
George Sand was a French novelist and memoirist. In addition, Sand authored literary criticism and political texts. She wrote many essays and published works establishing her socialist position. Because of her early life, she sided with the poor and working class. When the 1848 Revolution began, women had no rights and Sand believed these were necessary for progress. Around this time Sand started her own newspaper which was published in a workers' co-operative. This allowed her to publish more political essays. She wrote "I cannot believe in any republic that starts a revolution by killing its own proletariat." Her most widely used quote is "There is only one kind of happiness in life, to love and be loved." She was known well in far reaches of the world, and her social practices, her writings and her beliefs prompted much commentary, often by other luminaries in the world of arts and letters.
Diese Ausgabe der Werke von George Sand wurde mit einem funktionalen Layout erstellt und sorgfältig formatiert. Dieses eBook ist mit interaktiven Inhalt und Begleitinformationen versehen, einfach zu navigieren und gut gegliedert. George Sand (1804-1876) war eine französische Schriftstellerin, die neben Romanen auch zahlreiche gesellschaftskritische Beiträge veröffentlichte. Sie setzte sich durch ihre Lebensweise und mit ihren Werken sowohl für feministische als auch für sozialkritische Ziele ein. So rebellierte sie beispielsweise gegen die Beschränkungen, die den Frauen im 19. Jahrhundert durch die Ehe als Institution auferlegt waren, und forderte an anderer Stelle die gleichberechtigte Teilhabe aller Klassen an gesellschaftlichen Gütern ein. Inhalt: Die kleine Fadette Indiana Lelia Isidora Teverino Der Teufelssumpf Die Marquise Franz der Champi Lavinia Pauline Kora Geschichte meines Lebens (Autobiografie) Madame George Sand über Mozart George Sand und ihre Kinder Wie George Sand jetzt lebt George Sand als Rednerin Briefe an George Sand (Gustave Flaubert)"
Pauline est une nouvelle de George Sand paru en 1839 chez Calmann-Lévy (Paris). Extrait | Elle resta donc immobile et muette à la regarder , mais, comme si sa présence se fût révélée à Pauline par un mouvement instinctif du cœur, celle-ci se tourna tout à coup vers elle et la regarda fixement sans dire un mot et sans changer de visage. — Pauline ! ne me reconnais-tu pas ? s'écria l'étrangère , as-tu oublié la figure de Laurence ? Alors Pauline jeta un cri, se leva, et retomba sans force sur un siége. Laurence était déjà dans ses bras, et toutes deux pleuraient...|
Rejected by her mate, who had been her long-time crush, Jasmine felt utterly humiliated. Seeking solace, she headed to a party to drown her sorrows. But things took a turn for the worse when her friends issued a cruel dare: kiss a stranger or beg her mate for forgiveness. With no other choice, Jasmine approached a stranger and kissed him, thinking that would be the end of it. However, the stranger unexpectedly wrapped his arms around her waist and whispered in her ear, "You're mine!" He growled, his words sending shivers down her spine. And then, he offered her a solution that would change everything...
"My sister threatens to take my mate. And I let her keep him." Born without a wolf, Seraphina is the disgrace of her pack-until a drunken night leaves her pregnant and married to Kieran, the ruthless Alpha who never wanted her. But their decade-long marriage was no fairytale. For ten years, she endured the humiliation: No Luna title. No mating mark. Just cold sheets and colder stares. When her perfect sister returned, Kieran filed for divorce the same night. And her family was happy to see her marriage broken. Seraphina didn't fight but left silently. However, when danger struck, shocking truths emerged: ☽ That night wasn't an accident ☽ Her "defect" is actually a rare gift ☽ And now every Alpha-including her ex-husband-will fight to claim her Too bad she's done being owned. *** Kieran's growl vibrated through my bones as he pinned me against the wall. The heat of him seared through layers of fabric. "You think leaving is that easy, Seraphina?" His teeth grazed the unmarked skin of my throat. "You. Are. Mine." A hot palm slid up my thigh. "No one else will ever touch you." "You had ten years to claim me, Alpha." I bared my teeth in a smile. "Funny how you only remember I'm yours... when I'm walking away."
I gave him three years of silent devotion behind a mask I never wanted to wear. I made a wager for our bond-he paid me off like a mistress. "Chloe's back," Zane said coldly. "It's over." I laughed, poured wine on his face, and walked away from the only love I'd ever known. "What now?" my best friend asked. I smiled. "The real me returns." But fate wasn't finished yet. That same night, Caesar Conrad-the Alpha every wolf feared-opened his car door and whispered, "Get in." Our gazes collided. The bond awakened. No games. No pretending. Just raw, unstoppable power. "Don't regret this," he warned, lips brushing mine. But I didn't. Because the mate I'd been chasing never saw me. And the one who did? He's ready to burn the world for me.
Camille Lewis was the forgotten daughter, the unloved wife, the woman discarded like yesterday's news. Betrayed by her husband, cast aside by her own family, and left for dead by the sister who stole everything, she vanished without a trace. But the weak, naive Camille died the night her car was forced off that bridge. A year later, she returns as Camille Kane, richer, colder, and more powerful than anyone could have imagined. Armed with wealth, intelligence, and a hunger for vengeance, she is no longer the woman they once trampled on. She is the storm that will tear their world apart. Her ex-husband begs for forgiveness. Her sister's perfect life crumbles. Her parents regret the daughter they cast aside. But Camille didn't come back for apologies, she came back to watch them burn. But as her enemies fall at her feet, one question remains: when the revenge is over, what's left? A mysterious trillionaire Alexander Pierce steps into her path, offering something she thought she lost forever, a future. But can a woman built on ashes learn to love again? She rose from the fire to destroy those who betrayed her. Now, she must decide if she'll rule alone... or let someone melt the ice in her heart.
Kristine planned to surprise her husband with a helicopter for their fifth anniversary, then learned the marriage had been a setup from day one. The man she called a husband never loved her-it was all one hell of a lie. She dropped the act, shed a lot of weight, and rebuilt herself, ready to make every bastard eat their words. After an impulsive remarriage, she accidentally exposed who she really was: a star designer and heir to a billion-dollar empire. And the bodyguard she'd hired was him all along! Who would've known, the "college student" she married turned out to be a feared underworld kingpin.
Nadine reunited with her family, convinced she'd been discarded, rage simmering-only to find collapse: her mother unstable, her father poisoned; a pianist brother trapped in a sham marriage, a detective brother framed and jailed, the youngest dragged into a gang. While the fake daughter mocked and colluded, Nadine moved in secret-healing her mother, curing her father, ending the union, clearing charges, and lifting the youngest to leader. Rumors said she rode coattails, unworthy of Rhys, the unmatched magnate. Few knew she was a renowned healer, legendary assassin, mysterious tycoon... Rhys knelt. "Marry me! The entire empire is yours for the taking!"
© 2018-now CHANGDU (HK) TECHNOLOGY LIMITED
6/F MANULIFE PLACE 348 KWUN TONG ROAD KL
TOP
GOOGLE PLAY